Alban Arthan
Autrefois jour magique, l’alban arthan, plus connu comme étant le solstice d’hiver, était la fête de la naissance, du renouveau, celle où le Soleil reprenait sa course. Dans les maisons, dans les villages, partout dans les foyers, brûlait la bûche de chêne, symbole de fête et d’adoration de la lumière. Pendant 12 jours, les habitants entonnaient des chants à la gloire de l’astre brillant, secouaient les arbres pour leurs signifier que l’enfant Soleil, fils de la déesse Terre, était de nouveau parmi eux, tout le monde fêtaient son retour en sacrant l’eau sacrée ou en la changeant en vin.
C’était le Noël d’antan… Gloire à dieu au plus haut des cieux !
Au-delà de ça, le Solstice — du latin Solsticium avec sol « soleil » et sistere « s’arrêter, retenir » — est un événement astronomique où le mouvement apparent du Soleil, entre le Nord et le Sud, semble rester stationnaire pendant quelques jours. Cette année, le solstice d’hiver est tombé hier mercredi 21 décembre à 21 h 48 min 14,24 s UTC, soit à 22 h 48 min 14,24 s en Temps légal français
De nos jours, le calcul de cette date semble facile à exécuter, un ordinateur réglant la question en quelques secondes. Mais comment faisait, les astronomes d’antan pour y arriver sans informatique et de manière presque plus simple qu’aujourd’hui ? L’astuce résidait, bien évidemment, dans la bonne connaissance du gnomon.
« Un gno-quoi ? »
Un gnomon, nom barbare désignant l’aiguille des cadrans solaires, est un outil servant essentiellement à connaître la hauteur, la durée de course du Soleil, et par conséquent l’heure qu’il est, là où on est. Un gnomon très connu est celui de l’église Saint-Sulpice à Paris. Ce gnomon, rendu célèbre par le roman « Da Vinci Code » de Dan Brown, fût construit en 1737 par les Cassini à la demande du curé de la paroisse. Il permet, en concentrant les rayons du Soleil par un oeilleton placé dans un vitrail, de calculer de façon précise les équinoxes et solstices de l’année en cours. Le tout, en suivant la course du rayon lumineux sur une ligne de laiton tracé au sol !
En dehors de la performance des Cassini, il existe une réalité, plus romantique que scientifique, qui pousse les gens à venir visiter Saint-Sulpice. Pour les petits curieux qui voudront bien aller promener leurs jambes là-bas, sachez que c’est dans cette église que fût marié Victor-Hugo et que c’est aussi dans celle-ci que furent baptisés Baudelaire et, le 3 juin 1740, notre très cher Marquis de Sade !
Sources : Heure du Soltice – IMCCE / Plan du gnomon de Saint Sulpice