La Biographie

Marquis de Sade - La Biographie

L’histoire > Index des rubriques de classement

Sade en Prison > Environ 28 ans d’emprisonnement
1740 – 1763 > Adolescence et période militaire du Marquis
1763 – 1772 > Mariage et naissance de ses enfants
1772 – 1781 > Périodes d’incarcérations avec évasions
1781 – 1790 > Périodes d’incarcérations sans évasions
1790 – 1801 > Périodes de liberté et d’incarcérations
1801 – 1814 > Périodes carcérales pour écrits immoraux

Sade en Prison > Environ 28 ans d’emprisonnement

??.10.1763 – ??.11.1763 : Donjon de Vincennes
??.11.1763 – ??.09.1764 : Manoir d’échaffour

??.04.1768 – ?? .??.1768 : Forteresse Pierre Encise

12.09.1772 – 12.09.1772 : Aix, Place des pêcheurs

??.12.1772 – ??.04.1773 : Fort de Miolan

13.02.1777 – 16.07.1778 : Prison de Vincennes

07.09.1778 – ??.03.1784 : Prison de Vincennes
??.03.1784 – 04.07.1789 : Prison de la Bastille
04.07.1789 – 02.04.1790 : Charenton Saint Maurice

08.12.1793 – 03.01.1794 : Prison de Madelonnettes
03.01.1794 – ??.03.1794 : Couvent des Carmélites
??.03.1794 – 27.03.1794 : Prison de Saint Lazare
27.03.1794 – 13.10.1794 : Hospice de Picpus

??.04.1801 – ??.??.1803 : Prison de Sainte Pélagie
??.??.1801 – ??.??.1803 : Prisons Napoléoniennes
??.??.1801 – ??.??.1803 : Bicêtre
??.??.1803 – 02.12.1814 : Charenton Saint Maurice

02.12.1814 : Mort du Marquis

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1740 – 1763 > Adolescence et période militaire du Marquis

2 Juin 1740 : C’est à l’hôtel de Condé à Paris, aujourd’hui disparu, que commence l’exceptionnelle destinée de Donatien-Aldonse-François de Sade, marquis de Sade, seigneur de La Coste et de Saumane, co-seigneur de Mazan, lieutenant général des provinces de Gex, Bugey, Bresse et Valromey. Sa mère, Marie-Éléonore de Maillé-Brézé est alliée aux Condés, branche cadette des Bourbons, et remplit auprès de la princesse la charge de dame d’honneur. Son père, Jean-Baptiste-Joseph-François, quant à lui, est le comte de Sade, seigneur de Saumane, de La Coste et coseigneur de Mazan. Il a été diplomate à Moscou (1730), à Londres (1733), aide de camp du maréchal de Villars (1734-1735), et est depuis 1739, lieutenant général aux provinces de Bresse, Burgey, Valromey, et Gex. Il est alors chargé de mission auprès de l’électeur de Cologne.

L’écrivain est un aristocrate de vieille souche, ce qui ne l’empêchera pas de vouloir renverser l’ordre social : rien n’est plus bourgeois que d’y être attaché. Parmi les ancêtres de la longue lignée des Sade, la plus connue est certainement Laure, femme de Hugue de Sade, et que Pétrarque chanta : il fit plus que la chanter, et l’on peut imaginer qu’un peu de sang du poète se glissa dans l’antique lignée provençale. L’abbé de Sade qui s’était fait justement l’historien de Pétrarque se chargera de l’éducation du Marquis.

3 Juin 1740 : Première ironie de l’histoire, qui va longtemps défigurer la personnalité de Sade : le vicaire de Saint Sulpice, peu habitué aux lyriques consonances de la Provence, l’inscrit au registre des baptêmes sous un prénom erroné : Alphonse.

1744 : Donatien quitte Paris et l’hôtel de Condé. Il vit pendant un an chez ses tantes, à Avignon et dans le Comtat Venaissin.

1745 : A Saumane, tout près de Fontaine-de-Vaucluse où sommeille l’ombre de Laure, son oncle paternel, Jacques-François-Paul-Alphonse, dit l’abbé de Sade, prend en charge sa première éducation. Cet homme de culture et de libertinage offrira à son neveu une éducation éclectique et hors des conventions de l’époque

1750 : L’enfant poursuit ses études chez les Jésuites du collège d’Harcourt (situé sur l’emplacement de l’actuel lycée Louis le Grand). La vie des collèges était très rude à l’époque, mais dans celui-là, une très grande place était accordée aux activités théâtrales. Sade a donc pu s’exercer très tôt à jouer, et il sera hanté toute sa vie par le théâtre. Un précepteur particulier, l’Abbé Amblet, qui aura souvent à intervenir pour réparer les scandales futurs de son jeune élève, complète son éducation.

1754 : Le jeune Marquis, dûment nanti d’un certificat de noblesse, alors indispensable pour avoir rang dans l’armée, entre à l’école préparatoire de cavalerie, annexée au régiment des Chevau-légers de la garde, et qui n’admet que les jeunes gens de la plus ancienne noblesse.

Décembre 1755 : Sade est nommé sous-lieutenant au régiment d’infanterie de la maison du roi.

1757 : Il obtient une commission de guidon ou cornette (porte-drapeau) dans le corps des carabiniers du régiment du comte de Provence, frère du roi.

1757-1763 : Il participera bravement à la guerre de 7 ans, opposant l’Autriche, alliée à la France, à la Prusse et à l’Angleterre.

Avril 1759 : Sade est reçu capitaine au régiment de Bourgogne. D’après les rapports de certains de ses compagnons, il semble que, dès cette époque, le souvenir des scènes galantes entrevues à Saumane aidant, le jeune Marquis ait déjà un goût fort vif pour l’érotisme et que ses séjours fréquents à Paris ne manquent pas d’agréments.

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1763 – 1772 > Mariage et naissance de ses enfants

1763 : Le traité de Paris met fin à la guerre de Sept Ans. Sade, capitaine de cavalerie est réformé. A La Coste, l’une des seigneuries de son père, Sade rencontre sa première passion en la personne de Mlle de Lauris, châtelaine de Vacqueyras, dont il s’éprend éperdument. Il est décidé à l’épouser mais sa famille s’y oppose et l’oblige à épouser Mlle de Montreuil, de petite noblesse de robe, mais assez riche. La famille de Montreuil avait de puissantes relations à la cour, ce qui, croyait-on, servirait à la carrière de Sade ; mais ces relations, sa redoutable belle-mère, s’en servit surtout contre son gendre pour obtenir de prolonger ses incarcérations.

17 Mai 1763 : Le mariage du marquis de Sade est célébré avec Renée-Pélagie Cordier de Launay de Montreuil en l’église Saint-Roch de Paris. Renée-Pélagie de Montreuil avait 23 ans, le marquis de Sade 22.

29 octobre : Quelques mois après son mariage, le jeune marquis est incarcéré au donjon de Vincennes par ordre du roi pour débauche outrée en petite maison, blasphème et profanation de l’image du Christ. C’est son premier contact avec la prison où il passera près de trente ans de sa vie.

13 novembre : Il est libéré grâce à l’intervention de son père. Une résidence obligatoire lui est assignée par le roi et lui ordonne d’y demeurer : le château d’Echauffour, en Normandie, appartenant aux Montreuil.

Avril 1764 : Sade reçoit l’autorisation de revenir à Paris.

Mai : Il succède à son père dans la charge de lieutenant général, qui s’en est démis en sa faveur par lettres patentes en forme de provision, le 4 mars 1760. En outre, le roi lui avait accordé, dès le 1er mai 1763, pour faciliter son établissement, un brevet de retenue de soixante-mille livres.

Juillet : Il s’enflamme de passion pour Mlle Colet ou Colette, actrice du Théâtre Italien, qu’il aimera avec frénésie.

Septembre : Le roi annule définitivement l’assignation à résidence de Sade.

Décembre : L’inspecteur Marais, toujours au fait des intrigues du grand et du petit monde, signale dans un rapport qu’il a demandé à la Brissault, pourvoyeuse très connue sur la place de Paris, de ne pas lui donner de filles.

1765 : Mlle de Beauvoisin, beauté fort répandue et très onéreuse, retient l’attention du Marquis. Dans le courant de l’été, il l’emmène à La Coste, la faisant passer pour une parente de sa femme. Le 21 août, il signe devant notaire un contrat par lequel il s’engage à lui verser une rente perpétuelle de 500 livres en échange d’une somme de 10 000 livres provenant de la vente de bijoux. Rien, toutefois, ne prouve que cette rente n’ait jamais été payée. Cette même année, il courtise une certaine demoiselle de C. rencontrée dans les salons parisiens et mentionne dans l’une de ses lettres son regret de n’avoir pu l’épouser.

Janvier 1766 : Délaissant la Beauvoisin, Sade s’éprend, pour 10 louis par mois (environ 200 € actuels) d’une grande fille aimable, la Dorville, sortie du Sérail de la Hecquet, autre maquerelle bien connue. Il multiplie le havre amoureux, comme en font foi les contrats de location et papiers officiels.

Septembre : Un rapport de police de l’inspecteur de police Marais nous informe que Sade a quitté sans espoir de retour la petite Leroy, danseuse figurante à l’Académie Royale de Musique. Ce lieu sera d’ailleurs pour lui, et pour nombre de ses contemporains, un terrain de chasse recherché.

24 Janvier 1767 : Mort du comte Jean-Baptiste de Sade, père du marquis de Sade, à l’âge de 66 ans. Il hérite des seigneuries de La Coste, Mazan et Saumane, ainsi que de dettes importantes.

Avril : Le marquis se rend à Lyon pour saluer la Beauvoisin et s’apprête à réintégrer l’armée. Il est nommé capitaine au régiment du mestre de cavalerie.

27 août : Naissance de son premier fils, Louis-Marie, comte de Sade.

16 octobre : La renommée du marquis continue de grandir et retient toujours l’attention de l’inspecteur de police Marais qui prophétise qu’on ne tardera pas à entendre encore parler des horreurs de M. le comte de Sade. Toujours selon l’inspecteur, il fait vainement la cour à Mlle Rivière, danseuse à l’Opéra qui refuse l’avantage de connaître sa petite maison d’Arcueil et les 25 Louis d’argent de poche mensuels qu’il lui propose. et naissance du premier garçon de Sade : Louis-Marie.

3 Avril 1768 : Affaire d’Arcueil : Ce jour-là, il remarque place des Victoires, demandant l’aumône, une femme dont les charmes vont le mener pour la première fois devant les tribunaux. Moyennant un écu, elle consent à venir faire le ménage dans la petite maison du marquis. Veuve, âgée de trente-six ans, fileuse de coton au chômage depuis un mois, elle se laisse convaincre. Rose Keller monte bientôt en fiacre, et, tous rideaux fermés, roule vers Arcueil, en compagnie du marquis silencieux. Arrivée, Sade l’enferme dans une pièce. Deux autres filles sont déjà enfermées dans la maison, mais Rose ne saura rien de leur présence. Un peu plus tard, le marquis lui ordonne de se déshabiller. Une fois nue, il l’allonge sur le canapé et la flagelle. Repu, il l’enferme de nouveau avec de la nourriture, lui promettant de la délivrer le soir même. Rose Keller n’attendra pas jusque-là : elle se sauve par la fenêtre, échappant de justesse au valet du marquis, Langlois, qui lui propose inutilement une bourse rebondie.

5 avril : Madame de Montreuil, avertie, tente d’éviter le scandale. Elle envoie l’abbé Amblet et le procureur Sohier auprès de Rose Keller qui consent, après marchandage, à se désister, moyennant 2 400 livres.

8 avril : Malgré le désistement de Rose Keller, Sade est conduit, sur ordre du roi, en résidence surveillée au château de Saumur. Il y restera 18 jours. Pendant ce temps, la chambre criminelle de la Tournelle instruit le procès. La famille du marquis fait agir ses relations afin d’étouffer l’affaire.

30 avril : Sade est transféré à la forteresse de Pierre-Encise, près de Lyon; il y restera un mois.

10 juin : Le marquis comparait devant la Grand Chambre, seule habilité à connaître les lettres d’abolition dont il jouit depuis novembre 1763. Véritable lettre de pardon, signée au bon vouloir du souverain, celle-ci permettra au marquis à n’être condamné qu’à une amende de cent livres. Après quoi on le reconduit à Pierre-Encise, où il ne sera libéré, sur ordre du roi, qu’en novembre. Jusqu’en mai 1769, il restera à La Coste.

27 Juin 1769 : Naissance du second fils de Sade : Donatien-Claude-Armand.

1770 : Sade reprend du service à Compiègne, en qualité de capitaine-commandant au régiment de Bourgogne.

23 septembre : Le marquis part pour les Pays-Bas. De retour, le 23 octobre, il en rapporte un Voyage de Hollande, en forme de lettres.

13 Mars 1771 : Il est nommé mestre (colonel) de camp de cavalerie.

17 avril : Naissance, à Paris, de sa fille Madeleine-Laure.

Septembre : Il part pour La Coste en compagnie de sa femme et de la soeur de celle-ci, Mlle de Launay, chanoinesse.

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1772 – 1781 > Périodes d’incarcérations avec évasions

Janvier 1772 : En alternance dans ses châteaux de La Coste et de Mazan, Sade organise ce qui deviendra le premier festival de théâtre en France. Il y interprète au cotés d’acteurs professionnel, des pièces à la mode de l’époque.

Mi-juin : Ses difficultés d’argent s’aggravant, il part pour Marseille en compagnie de son valet Latour afin de toucher une lettre de crédit. Jusqu’au 25 juin, on n’entend peu parler de lui, mais on sait qu’il s’est rendu plusieurs fois chez une jeune lyonnaise de dix-neuf ans, Jeanne Nicou.

25 juin : Affaire des quatre filles de Marseille : Sade se livre à une partie avec des prostituées et son valet. Chacune à son tour et tour à tour, les filles sont flagellées et flagellatrices, et possédées tantôt par Latour, tantôt par son maître. Par la suite, outre divers sévices dont elles se plaindront avoir été les victimes, elles déclareront que le marquis a voulu les sodomiser, ajoutant qu’elles s’y sont refusées. Au XVIIIe siècle, la sodomie, active ou passive, pouvait entraîner la peine de mort… Le même jour, les quatre filles ayant refusé de prendre part à une promenade en mer avec le marquis, Latour s’en va quérir une nouvelle proie. Comme celles qui l’ont précédée, elle absorbe en quantité des bonbons d’anis à la cantharide. Cette substance était utilisée comme aphrodisiaque et largement utilisée depuis que le maréchal de Richelieu, arrière petit-fils du cardinal du même nom, en avait lancé la mode.

29 juin : Le marquis repart pour la Coste.

30 juin : Les filles, qui se croient empoisonnées par les anis cantharides du marquis, déposent plainte devant le lieutenant criminel. Un décret de prise est lancé contre Sade, coupable de tentative d’empoisonnement et de sodomie.

11 juillet : La police perquisitionne au château de La Coste. Les accusés se sont enfuis. Madame de Sade reste seule, sa soeur, la chanoinesse ayant suivi dans sa fuite le marquis dont elle est la maîtresse, probablement depuis l’année précédente.

3 septembre : Le procureur du roi à Marseille prononce la sentence. Le marquis et son valet sont condamnés, après avoir fait amende honorable devant la cathédrale, l’un à avoir la tête tranchée, l’autre à être pendu et étranglé, leurs corps devant être brûlés et les cendres jetées au vent.

12 septembre : Il est exécuté en effigie en la place des Prêcheurs d’Aix le 12 septembre. Prévenu à temps, il s’était enfui en Italie, déguisé en prêtre.

2 octobre : Après avoir parcouru l’Italie en compagnie de son beau-frère qui la fait passer pour sa femme, Mlle de Launay revient à La Coste auprès de Madame de Sade.

Mi-octobre : Mlle de Launay part à nouveau pour rejoindre le marquis à Chambéry, où celui-ci, laissant ses baggages à Nice, arrive le 27 octobre sous le nom de Comte de Mazan.

8 Décembre : Recherché par les autorités, il est arrêté, sur l’ordre du roi de Sardaigne, duc de Savoie. Il est alors incarcéré au fort de Miolans.

18 Décembre : En l’absence du marquis de Sade, ses enfants et ses biens sont confiés à la Marquise de Sade.

Janvier 1773 : Le commandant de Lancay décrit le prisonnier comme une personne d’un tempérament impulsif et recommande de le transférer dans un établissement plus sûr.

30 Avril : Mme de Sade achète des gardiens et le fait évader le 30 avril 1773. Il s’évade, ainsi que deux autres prisonniers, et aidé par un fermiers local il franchit la frontière francaise. On le retrouve en Mai à Grenoble, mais avant la fin de l’année 1773, il rejoindra clandestinement sa femme à La Coste.

Janvier 1774 : L’inspecteur goupiol, de la police de Paris, perquisitionne à La Coste, mais n’y trouve que la Marquise.

Juillet : Madame de Sade part pour Paris où elle essaie de faire casser le jugement rendu contre son mari.

Janvier 1775 : Le marquis de Sade est accusé de viol, accusation qu’il s’empresse de réfuter. La présidente de Montreuil tente, grâce à ses relations, de faire étouffer l’affaire.

11 mai : Anne Sablonnière, dite Nanon, servante à La Coste, accouche d’une petite fille qui ne vivra que trois mois. A la suite d’une querelle avec la marquise, elle menace de révéler la paternité de Sade. On évite un nouveau scandale en la faisant enfermer dans une maison de force d’Arles.

18 Mai : L’abbé de Sade demande l’arrestation de son neveu.

Août : Sade entreprend un voyage en Italie, sous le nom du comte de Mazan.

29 Septembre : Il arrive à Rome.

Fin Janvier 1776 : Sade est à Naples. Il prépare alors son retour à La Coste. Mais restera en Italie jusqu’en novembre.

Novembre : Sade est à Montpellier, puis retourne à La Coste.

Fin de l’année : Le père d’une cuisinière de La Coste, Catherine Treillet, appelée aussi Justine, vient faire scandale au château, voulant ôter sa fille de cet entourage qu’il croit perverti. Le marquis tente de le calmer et décide de ne lui rendre sa fille que lorsqu’il aura trouvé une remplaçante. Treillet, furieux, tire alors sur le marquis un coup de pistolet. La balle l’effleure sans le blesser.

14 Janvier 1777 : La comtesse de Sade, mère du marquis, meurt à Paris, à l’âge de 65 ans.

13 février : Sade, toujours recherché par la justice, est arrêté par l’inspecteur Marais dans la chambre de sa femme, et conduit à Vincennes.

3 Janvier 1778 : Mort de l’abbé de Sade.

27 mai : Le roi accorde au marquis des lettres d’ester a droit qui lui permettent de se pourvoir contre l’arrêt du parlement de Provence.

Juin : Le marquis est transféré à Aix par ordre du roi et remis aux gardes de la prison le 18 juin. Le parlement d’Aix casse le jugement du parlement de Marseille, le marquis est blanchi des accusations portées contre lui.

15 Juillet : En vertu de la lettre de cachet qui l’a envoyé à Vincennes, il est tenu de réintégrer la prison. Sade quitte donc Aix pour retrouver sa cellule de Vincennes. Le 16, il échappe à la surveillance de ses gardes et s’évade. Et le 18, il atteint La Coste, il y restera un mois.

26 Août : La porte de la chambre du marquis est forcé, des hommes en armes y font irruption déblatérant des insultes en abondance.

7 Septembre : Après plus de 30 jours de voyage, Sade retrouve sa cellule de Vincennes.

7 Décembre : La solitude aidant, le marquis obtient la permission d’écrire : on lui fournit du papier et un crayon.

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1781 – 1790 > Périodes d’incarcérations sans évasions

Mars 1781 : Madame de Sade obtient du roi le transfert de son mari au fort de Montélimar. Le marquis refuse cette nouvelle geôle et ne veut pas non plus entendre parler du fort de Crest, qu’on lui propose.

Juin : Sade termine une comédie : L’inconstant.

13 juillet : Première entrevue de Madame de Sade et du marquis après plus de 4 ans de séparation. Le prisonnier fait une scène de jalousie à propos d’un homme : Lefèvre. Au cours des mois suivant, la jalousie du marquis ne fait qu’empirer : il déclare vouloir tuer sa femme, si elle se présente dans sa prison, et affirme qu’elle est enceinte. Découragée, Madame de Sade s’installe au couvent de Sainte-Aure.

Juillet 1782 : Sade termine le cahier qui contient La pensée inédite et le Dialogue entre un prêtre et un moribond. Il commence la rédaction des Cent vingt journées de Sodome.

Septembre : Les visites de sa femme sont une fois de plus suspendues à cause de son attitude.

29 Février 1784 : Sade est transféré de la prison de Vincennes à la Bastille.

16 Mars : La marquise de Sade rend sa première visite à la Bastille. Elle est autorisée à lui rendre visite deux fois par mois.

22 Octobre 1785 : Le marquis achève le manuscrit des 120 Journéés de Sodome, il s’agit d’un rouleau de papier de 20 mètres environ.

1786 : Le marquis souffre de la goutte et commence à rédiger Aline et Valcour.

8 Juillet 1787 : Le marquis termine Les infortunes de la vertu, écrit en seize jours.

7 Mars 1788 : Il achève sa nouvelle Eugénie de Franval, commencée le 1er mars.

1er octobre : Il rédige le catalogue raisonné de ses ouvrages à la suite du manuscrit de ses contes.

2 Juillet 1789 : De la fenêtre de sa cellule, Sade harangue les foules. Il crie par la fenêtre de sa prison qu’on est en train d’égorger les détenus de la Bastille et qu’il faut venir les délivrer.

4 juillet : A la suite de ces cries de démonstration, on le transfère à Charenton. Il ne peut emporter aucun de ses livres et de ses manuscrits. Les cent vingt journées de Sodome ne seront retrouvées qu’au début du XXe siècle.

14 juillet : Prise de la Bastille. Les papiers de Sade sont dispersés.

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1790 – 1801 > Périodes de liberté et d’incarcérations

8 Mars 1790 : Le marquis reçoit pour la première fois une visite de ses fils qu’il n’avait pas vus depuis 15 ans.

2 avril : L’Assemblée Nationale abolit les Lettres de cachet, Sade est libéré, il quitte Charenton sans un sous en poche. Mais sa femme, toujours au couvent de Sainte-Aure, refuse de le recevoir.

9 juin : Madame de Sade obtient du Châtelet de Paris la séparation de corps et de biens entre elle et son mari. Le marquis ayant épuisé toute sa dot, elle n’a d’ailleurs plus grand chose à perdre.

17 mai : Sade lit aux Comédiens-Français sa comédie : Le mari crédule.

1er juillet : Sade se fait délivrer une carte de citoyen actif de la section de la place Vendôme.

3 août : Le Théâtre-Italien reçoit le Suborneur.

25 août : Le marquis commence une relation avec Marie-Constance Renel, dite Sensible, comédienne, épouse séparée de Balthasar Quesnet. La liaison durera jusqu’à sa mort.

Septembre : La Comédie-Française reçoit à l’unanimité Sophie et Desfrancs ou le Misanthrope par amour.

1791 : Publication de Justine ou les malheurs de la vertu. Sade compose l’Adresse d’un citoyen de Paris au roi des Français, après la fuite de Varennes.

Juillet : Dans ses lettres aux brigands, il dénonce les révolutionnaires de Mazan. L’un de ses fils émigre.

22 octobre : Représentation au théâtre Molière d’un drame en trois actes, composé à la Bastille : Oxtiern ou les malheurs du libertinage. A la fin de la représentation le public réclame l’auteur sur scène.

24 novembre : Lecture aux Comédiens-Français de Jeanne Luisné ou le siège de Beauvais qui sera refusée.

1792 : Il est membre de la huitième section révolutionnaire des Piques.

Avril : Sade vitupère contre les révolutionnaires de La Coste qui veulent détruire les créneaux de son château.

17 octobre : Malgré son dégoût pour les massacres de Septembre, Sade accepte d’être nommé commissaire pour l’organisation de la cavalerie à la section des Picques de la place Vendôme.

13 A vril 1793 : Sade est nommé juré d’accusation.

Juin : Président de la section des Picques, il profite de cette position pour sauver les Montreuil de la Révolution. Refusant de mettre au vote une horreur, une inhumanité, il abandonne son fauteuil de vice-président.

29 septembre : Il compose le Discours aux mânes de Marat et de Le Pelletier.

5 décembre : Sade est incarcéré à la prison de Madelonnettes, à la suite d’une lettre écrite deux ans plus tôt.

13 Janvier 1794 : Sade est une nouvelle fois transféré, cette fois-ci au couvent des carmélites, rue de Vaugirard. On le retrouve ensuite à la prison de Saint Lazare. Malade; il est, cette fois-ci, enfermé à l’hospice de Picpus prison-hôpital, récemment construite à l’époque.

Juillet : Condamné à mort, il échappe à la guillotine grâce à une erreur administrative.

Mi-Octobre : Il est libéré et goûtera aux joies de la liberté jusqu’en 1801. C’est pendant cette période qu’il écrira ses fameux ouvrages : La Philosophie dans le boudoir et Aline et Valcour (1795), La philosophie dans le boudoir (1795), Nouvelle Justine, suivie de L’histoire de Juliette, sa soeur (1797), >Crimes de l’amour (1800). La presse l’accusera d’être l’auteur de l’infâme roman Justine. En 1799, il habite Versailles et a de gros problèmes d’argent malgré la vente de son château de La Coste.

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1801 – 1814 > Périodes carcérales pour écrits immoraux

6 Mars 1801 : Les ouvrages de Sade sont saisis chez son imprimeur. On lui reproche son délire du vice. Il est arrêté chez son éditeur, Massé. Le Premier Consul Bonaparte négocie la réconciliation de la France avec la papauté et prépare la réouverture de Notre-Dame. On est plus chatouilleux sur les questions de morale. Sade est donc arrêté. Il va être interné, sans jugement, de façon totalement arbitraire, à Sainte-Pélagie.

1803 : Son attitude provoque des plaintes qui obligent les autorités à le faire transférer le 14 mars à Bicêtre, la Bastille de la canaille, séjour trop infamant pour la famille qui obtient le 27 avril un nouveau transfert à l’asile de Charenton comme fou. Comme il jouissait de toutes sa tête, on invoqua l’obsession sexuelle. Durant son séjour chez les fous, il organisera des séances théâtrales avec le pensionnaires comme acteurs.

1803-1814 : Il vit en ménage avec Marie-Constance Quesnet, à l’hospice de Charenton, jusqu’à sa mort.

7 Juillet 1810 : Mort de Madame de Sade.

1812 : Sade écrit Adélaïde de Brunswick, princesse de Saxe.

1813 : Il rédige l’Histoire secrète d’Isabelle de Bavière. Publication de la Marquise de Gange. Il aura une dernière histoire d’amour avec une jeune fille de seize ans.

2 Décembre 1814 : Donatien Alphonse François, Marquis de Sade, s’éteint à l’âge de 74 ans à Charenton après avoir passé plus d’un tiers de sa vie en prison. Quelques années auparavant, il avait demandé dans son testament à être enterré dans un bois de sa terre de la Malmaison, près Épernon : « …La fosse une fois recouverte, il sera semé dessus des glands, afin que par la suite le terrain de ladite fosse se trouvant regarni, et le taillis se retrouvant fourré comme il l’était auparavant, les traces de ma tombe disparaissent de dessus la surface de la terre, comme je me flatte que ma mémoire s’effacera de l’esprit des hommes. » Sa terre de la Malmaison étant vendue, il sera enterré dans le cimetière de la maison de Charenton. La fosse recouverte d’une pierre sans nom.

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Sources : H. Biberstein, Van Loo, Pierre-Eugène Vibert, E. Lorsay, Man Ray, Coll. Dumoutier