7 – Once upon a time…
Durant tout cet été, je vous ai proposé de redécouvrir Sade, d’ouvrir la boîte de Pandore non pas sur ce que tout le monde connaît comme étant l’ouvrage infâme d’un auteur ayant fini chez les fous, mais plutôt d’ouvrir cette boîte sur des contes que je qualifierais de guillerets, drôles, ou encore de décalés. Toutes ces histoires, si différentes soient-elles, étaient guidées par une trame de fond, un fil rouge.
Il s’agissait du thème du Serpent. Le serpent lui-même, l’animal. La couleuvre ondoyante d’azur sur le blason de Colbert. L’ambiance suintant la trahison, le mensonge et la tromperie chez les Guissac. Le symbole d’immunité et de guérison, mais aussi le symbole du serpent disant qu’il ne faut pas mal juger, même un fantôme ! La crosse d’évêque représentant le bâton de Moïse lancé au pied de pharaon se changeant en serpent, symbole de prudence et de sagesse. Et enfin la déesse Némésis et son serpent, tous deux représentant la vengeance dans l’histoire dramatique des Longeville.
Mais pourquoi le Serpent ? Me diriez-vous. Tout simplement pour vous emmener vers l’anecdote suivante. Une anecdote présente dans l’histoire des Sade depuis très longtemps et tournant autour d’un bien étrange reptile. Connaissez-vous la Coulobre ? Cet animal fantastique et légendaire. Édouard Brasey l’a décrit ainsi dans le tome 2 de son Encyclopédie du Merveilleux :
« La coulobre est un serpent ailé — plus exactement une couleuvre — qui vit en Provence dans les eaux de la Sorgue, près de Fontaine-de-Vaucluse. Elle doit élever seule les petites salamandres noires dont elle a accouché à la suite de son union avec un dragon. Celui-ci l’ayant abandonnée, elle cherche désespérément un nouvel époux et un père pour ses enfants. Mais sa laideur décourage les prétendants les plus hardis. »
Dans son texte, l’auteur nous apprend aussi comment une de ces coulobres se jeta sur un couple d’amoureux, gambadant follement sur les berges de la Sorgue. Malheureusement pour elle, heureusement pour nous, la bête fut tuée. Il s’agissait de Pétrarque et de Laure de Sade.
Le mot de la fin au Marquis :
« Lecteur, joie, salut et santé, disaient autrefois nos bons aïeux après avoir fini leur conte. Pourquoi craindre d’imiter leur politesse et leur franchise ? Je dirai donc comme eux : lecteur, salut, richesse et plaisir ; si mes bavardages t’en ont donné, place-moi dans un joli coin de ton cabinet ; si je t’ai ennuyé, reçois mes excuses et jette-moi au feu. » (Sic)
Encyclopédie du Merveilleux – Du bestiaire fantastique :
Editeur : Le Pré aux Clercs.
Auteur : Edouard Brasey.
ISBN : 284228254X.
Parution : 05/2006.
Sources : Coulobre par Pellerin dans « La Petite aux grelots » / Edouard Brasey
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