Aujourd’hui, nous sommes à Lacoste, au cœur du Luberon, où flottent les fantômes du Marquis de Sade et de Pierre Cardin.

Un article d’Antoine Ly et Aurélie Sfez.

Aujourd’hui, direction la Provence dans le village de Lacoste, un écrin de pierre bâti sur des carrières avec des petites ruelles en zigzag qui serpentent à flanc de colline. Comme aujourd’hui, il n’y a pas de marché, on s’est installé sur des gros cailloux, tout en haut du château. C’est ici que le Marquis de Sade, seigneur de Lacoste, venait se réfugier entre ses frasques et ses séjours en prison pour libertinage, blasphème et profanation. Là où nous sommes, ce n’est pas un château, c’est une forteresse, dans laquelle le Marquis avait fait construire le théâtre de tous les vices, « viens là que je te fouette » et autres gaudrioles, avec vue sur les vignes, les lavandes et les Alpes.

À Lacoste, il y a le spectre de Sade mais il n’est pas tout seul, il se balade main dans la main avec le fantôme du couturier Pierre Cardin. Il y a vingt ans, Pierre Cardin est tombé fou amoureux de ce village et il a voulu le posséder. Alors il a racheté le château du Marquis et une cinquantaine de maisons aux habitants. Certain disent : « Merveilleux ! Cardin est notre ami, on a gagné plein d’argent », d’autres ont refusé les chèques en blanc pour garder leur maison. Lacoste, c’est le précieux, un graal provençal qui attire toutes les convoitises, les rapaces et les artistes, les sculpteurs, les évaporés, les hermines, les hippies des seventies …

On va se balader partout, en haut, en bas et sur les côtés, accoster les habitants de Lacoste pour voir de près le visage de ce village à l’ombre du château.

Sources : Un article Antoine Ly et Aurélie Sfez pour France Inter / Photos – AFP / Norbert Scanella