La romancière Chantal Thomas élue à l’Académie française

[Avec un peu de retard, je vous annonce que], la romancière et essayiste Chantal Thomas a été élue [en janvier] à l’Académie française, au fauteuil autrefois occupé par Jean d’Ormesson, et est devenue la dixième académicienne de l’histoire, a annoncé l’institution.

Seuls 24 académiciens ont pu participer au scrutin, dont 8 qui ont voté blanc. Mme Thomas a été élue au premier tour, avec 12 voix contre 3 au lexicologue Jean Pruvost, et au chanteur-compositeur Philippe Chatel.

Un article du Point par l’AFP

Chantal Thomas, 75 ans, est une spécialiste du siècle des Lumières, avec des essais sur Sade, Casanova ou Marie-Antoinette.

« Elle est aussi l’auteur de nouvelles, de récits, de pièces de théâtre et de romans dont « Les Adieux à la reine », ouvrage traduit en une vingtaine de langues, et pour lequel elle a obtenu le prix Femina 2002 », a rappelé l’Académie sur son site internet.

Elle est enfin une admiratrice du sémiologue Roland Barthes, qui avait dirigé sa thèse de doctorat consacrée au Marquis de Sade, et du romancier et dramaturge autrichien Thomas Bernhard.

« Je suis heureuse que l’on m’accueille à cette place, celle de Jean d’Ormesson. Quand je me suis présentée pour sa succession, cela avait beaucoup de sens pour moi. J’ai l’impression d’une affinité avec son style, qui rappelle celui du XVIIIe, et avec sa recherche d’un bonheur quotidien », a-t-elle déclaré à l’AFP.

Marquis de Sade - La romancière Chantal Thomas élue à l'Académie française

Interrogée sur ses convictions quant à la féminisation des noms, à laquelle l’Académie a été longtemps réticente, elle a répondu: « Je pense qu’il faut aller dans ce sens. La langue y va naturellement », a-t-elle souligné.

« J’ai été l’élève de Barthes, et cette idée profonde qui était au cœur de la psychanalyse dans les années 70, et qui est toujours vraie, que nous sommes notre langage, que nous sommes ce que nous pouvons dire, est à prendre très au sérieux. Tous les enjeux autour de la langue, je les trouve majeurs », a-t-elle ajouté.

La candidature de M. Pruvost, universitaire reconnu pour sa connaissance pointue de la langue française, avait été saluée par certains en dehors de l’Académie française. Il pourrait la présenter à nouveau rapidement, puisqu’il reste six sièges vacants sur les 40.

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Sources : L’article et la photo sur le site du journal Le Point