Sade en lycanthropie

Printemps 1775, à une date non précise, Sade écrira une lettre à son notaire Gaufridy dans laquelle il reprochera à ses gens de le faire passer pour un loup-garou.

Nom masculin dérivant de l’ancien français « leu-garou », le loup-garou est une bête issue de la transformation d’un humain en loup les nuits de pleine lune. Agile, rapide et intelligent, le loup-garou est un des nombreux avatars du Diable. Bête fabuleuse autant que violente, elle est la dernière chose que veut croiser le campeur aventureux. Qu’il se rassure, la lycanthropie — nom donné à cette métamorphose — ne s’acquière que par hérédité, malédiction, absorption de chair humaine ou en revêtant la peau d’un loup… les seuls risques auquel il s’expose en dormant dans les bois est celui de se faire égorger et de ne pas rentrer chez lui.

Dans les Monts de Vaucluse, le « léber » — simple lièvre — est, quant à lui, considérer comme étant un animal facétieux, maléfique, également associé à l’image du Diable. Compagnon des sorcières, auxquelles il prête ses oreilles et sa dextérité pour parfaire leurs infâmes méfaits, le lièvre vit essentiellement la nuit. Animal fabuleux qui, selon la croyance populaire, changerait de sexe chaque année, il augurait un prochain malheur si l’on venait à croiser sa route. Simple bestiole pour beaucoup, il est encore aujourd’hui, dans certains pays d’Yonne, l’incarnation de ce que l’on appelle un « voirloup » : c’est-à-dire un change-forme, un métamorphe, quelqu’un capable de se transformer en n’importe quelle bête malfaisante… le Diable en personne en quelque sorte.

Marquis de Sade - Sade en lycanthropie

Le vieux françois « Leu-garou », à la fois par glissements verbaux et par l’influence du satanique « léber », semble donc avoir donné « leberon » en occitan. Ainsi par l’altération de « Léber », une fois devenu adjectif, « leberon » a pu qualifier un endroit dangereux et indomptable… un gouffre, une rivière ou une montagne par exemple. Ce qui tombe bien car les Monts de Vaucluse regorgent de gouffres, de rivières et de montagnes à l’origine de légendes plus ou moins symphatique. Celle de la Coulobre de la Sorgue, par exemple, compte parmi les plus intéressantes pour les Sade car racontant la mort de la mythique Laure : fameuse muse du poète Pétrarque et aïeule du Marquis.

Un poil plus au Sud, un autre massif montagneux s’élève majestueusement, barrant l’horizon de ses flancs aux reliefs sauvages : il s’agit du « Luberon ». Au milieu de ce dernier, vous trouverez le château de Lacoste : un fief, posé sur un bout de rocher, beau, noble, sacré… presque maléfique. Un endroit maudit où l’on ressent le fantôme du Marquis ; un endroit balayé par les vents dégageant une aura particulière, indicible, celle du démon qui rode dans la montagne et autours des habitations.

Lacoste en Luberon : « Lacoste », fameux chateau du Marquis de Sade, celui qui connu et accueilli Justine, maintenant propriété de Pierre Cardin ; et « Luberon » qui dérive de l’occitan « leberon » comme l’atteste les cartes de Cassini ou même d’autres traces datant du XVIe siècle. Sade se plaint d’être comparé à un loup-garou ?… cela ne manque pas de piquant quand l’on sait que son cher Lacoste se situe en plein cœur du Luberon : connu autrefois comme étant la « Montagne aux Lièvres » !

De là à imaginer Sade déguisé en lapin-garou, courant derrière le cul des filles, il n’y a qu’un pas…

Détails sur le produit en rapport avec la peinture :
Nom : Requiem Chevalier Vampire.
Volumes : 04.
Editeur : Nickel Productions.
Date de publication : En cours.

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Sources : Photo – « Torquemada » dans la BD « Requiem Chevalier Vampire » dessiné par Olivier Ledroit