Qu’il vive, qu’il vive !

Le Marquis de Sade était connu — comme chacun sait — dans son pays pour ses parties fines légendaires. Au point que, régulièrement, les gens du village montaient au château, armes à la main, pour retirer leurs progénitures des mains de l’ogre provençal.

Ce que ne dit pas l’histoire, du moins celle que nous raconte les mauvaises langues, c’est que celui qu’on disait prier Priape en soulevant les jupons était apprécié et aimé de ces mêmes villageois.

Le croyant malade et presque mort, nos amis paysans, se fendirent d’un joli poème afin de souhaiter le bon rétablissement de leur seigneur bien-aimé quand celui-ci revient en son domaine de La Coste ; une sorte de psalmodie pour avoir les bonnes grâces du Grand Architecte… C’était sans connaître le pouvoir de l’Aigle de la Maison… à la fois symbole de régénération et d’ascension, mais aussi plein d’orgueil et cruel avec ses proies.

Mais chut, j’entends venir, de derrière les rideaux du temps, la mélopée lyrique… la trame est floue, les époques s’emmêlent, nous sommes de retour à l’heure de la première lecture… les Dieux, heureusement, semblent avoir répondu à l’appel de la litanie !

Marquis de Sade — Qu'il vive, qu'il vive !
Marquis de Sade — Qu'il vive, qu'il vive !

« Notre beau marquis
Qui pourrait le croire ?
Est dans le pays
Enfin, il vient nous voir »

« Ah !
Chantons tous ensemble
Qu’il vive, qu’il vive »

« Ah !
Chantons tous ensemble
Qu’il vive longtemps »

« Soyez le bienvenu
Notre futur maître
Vous étiez attendu,
Tant, qu’il ne peut être »

« Ah !
Chantons tous ensemble
Qu’il vive, qu’il vive »

« Ah !
Chantons tous ensemble
Qu’il vive longtemps »

« De son cher papa
Il a suivi la trace
Et, c’est sûr, il ne fera
Pas mentir sa race. »

« Ah !
Chantons tous ensemble
Qu’il vive, qu’il vive »

« Ah !
Chantons tous ensemble
Qu’il vive longtemps »

« Le père est guéri
L’enfant nous l’assure
Quel double plaisir
Quelle heureuse aventure »

« Ah !
Chantons tous ensemble
Qu’il vive, qu’il vive »

« Ah !
Chantons tous ensemble
Qu’il vive longtemps »

« On disait qu’il était mort
Nous étions dans les larmes
Nous plaignions notre sort
Nous versions des larmes »

« Mais
Réjouissons-nous
Reprenons les armes »

« Mais
Réjouissons-nous
D’un jour si heureux »

« Nous savions que la mort
N’épargne personne
Qu’elle n’a pas de cœur
Et qu’elle moissonne tout »

« Mais
Elle n’a pu toucher
Cette friponne
Elle n’a pu toucher
Celui qui ne la craignait pas »

« De peur nous tremblions
Nous ne savions plus que faire
Nous étions tels des enfants
Qui pleurent leur père »

« Ah !
Elle nous a bien fait peur
Cette commère »

« Ah !
Elle nous a bien fait peur
Mais… nous sommes sans peine »

« Celui qui a le cœur content
Marche allègrement
Accordons-nous bien
Allons, faisons chamade »

« Ah !
Chantons tous ensemble
Que vivent les Sade »

« Ah !
Chantons tous ensemble
Vivent ces gens ! »

Sources : Un grand merci à Monsieur Jean-Pascal Hesse pour nous avoir transmis ce texte.

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