Le crâne maléfique

Depuis le vol du crâne du Marquis de Sade par un curieux, les acquéreurs successifs de l’objet macabre sont atteints de folie meurtrière.

Un article de Dany Champagne.

Second film du studio Amicus, « The Skull » a clairement été produit pour imiter la recette du studio Hammer, véritable fleuron du film d’épouvante dans les années 60. Comme ce fut le cas avec leur premier film, « Dr Terror’s House of Horrors », Amicus s’est fié à des valeurs sures en Peter Cushing, Christopher Lee et le réalisateur Freddie Francis.

Basé sur une courte histoire de l’écrivain Robert Bloch, le film s’inspire d’un fait réel : celui de la disparition du crâne de Sade après son exhumation par le docteur Ramon.

« The Skull » met ici en scène le Dr. Christopher Maitland, un collectionneur d’objets rares qui a un penchant pour le macabre et l’ésotérisme. Lorsqu’un revendeur louche lui présente un crâne humain, celui du Marquis de Sade rien de moins, sa curiosité est piquée. Des recherches lui apprennent que le crâne du Marquis a bel et bien été subtilisé et que ses nombreux propriétaires sont tous morts dans des circonstances étranges. Ne croyant aucunement ses superstitions, Maitland décide de se le procurer quand même. C’est alors que sa vie bascule et que ses proches sont assassinés sauvagement.

La malédiction du Marquis de Sade est-elle vraie où est-ce seulement Maitland qui sombre dans la folie ?

Marquis de Sade — Le crâne maléfique

Avec Cushing et Lee comme tête d’affiche et Freddie Francis à la réalisation, il était difficile de ne pas réussir à imiter la recette Hammer. « The Skull » est un film fidèle aux intentions de son studio. Le gothisme et le macabre se côtoient dans une production aux allures classiques et au visuel travaillé. Qu’un simple crâne soit l’antagoniste d’un long métrage peut éveiller un certain scepticisme, mais Francis réussi à rendre ce paquet d’os effrayant et mystérieux malgré son inertie. À défaut d’avoir un vilain mobile (enfin, presque), Francis utilise sa caméra pour se faufiler dans l’action et ainsi suggérer une certaine présence mythique aux alentours du crâne !

Francis, qui a toujours été reconnu pour son audace visuel, s’en donne à coeur joie en expérimentant avec les couleurs, tant d’un point de vue de l’éclairage que des magnifiques décors. Bien que faible au niveau du scénario, « The Skull » sert de véritable exercice de style à son réalisateur. Le style de Francis est bien entendu empreint de celui de la Hammer chez qui il a fait ses classes, mais on reconnaît aussi une certaine influence de Mario Bava, ce qui n’est pas négligeable. Par contre, il est clair que l’histoire de « The Skull » aurait été mieux exploitée si elle avait fait parti d’une anthologie. En 83 minutes, le film est trop long pour le peu de matériel qu’il offre. Plusieurs longueurs l’empêchent d’être plus qu’un simple bon film et après un certain temps le scénario semble tourner en rond.

Amicus a produit de bien meilleur film que « The Skull », mais il n’en demeure pas moins que c’est toujours un plaisir de voir Peter Cushing et Christopher Lee au sein de la même distribution. Malgré tout les amateurs de cinéma d’horreur britannique des années 60 seront heureux d’apprendre que « The Skull » est disponible sur DVD, gracieuseté de Legend Films. Le DVD contient le film en version anglaise et une bande-annonce.

Je vous laisse découvrir la bande annonce ainsi que les 20 première minutes du film.

Sources : L’article en ligne de Dany Champagne / Photo – Amicus

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