Amare Deum

Né le vendredi 25 août 1719 en Italie, dans la petite ville de Rivoli près de Turin, Charles-Amédée est mort le dimanche 15 novembre 1795 à Paris à l’âge de 76 ans. Il fut un peintre de renom, du moins pour ce qui nous intéresse…

Baignant par sa famille dans le monde de la peinture, très tôt, il montra des prédispositions pour suivre les traces de ses ancêtres. Il étudia la peinture auprès de son père Jean-Baptiste mais également auprès de ses deux frères : François et Louis-Michel.

A l’âge de dix-neuf ans, à force de travail, il obtint le Prix de Rome, lui permettant ainsi d’améliorer son art en se formant au contact de figures d’antiquité et de l’Italie moderne. Durant trois ans, il peaufina ce qui peut être peaufiné, perfectionna ce qui est déjà parfait, sublima et transcenda le portrait des gens. Ayant tout appris de ce qu’il y avait à apprendre, Charles-Amédée eut la bougeotte et se mit à voyager ; tout d’abord en Italie, puis par la suite un peu plus loin… de l’autre côté des Alpes, à Aix-en-Provence. De là, il continua sa route vers Paris, où il finit par s’y installer en 1745.

Marquis de Sade — Amare Deum

Son style faisant mouche, il fut admis deux ans plus tard à l’Académie Royale de Peinture et Sculpture. Cette même année, il épousa Marie-Marguerite Lebrun, fille du peintre Michel Lebrun. Le fait que Michel ait été son oncle et elle sa cousine ne sembla pas le déranger… il est vrai que cela était courant à cette époque ; Qu’à cela ne tienne, les vœux furent prononcés et le mariage consommé !

A ce moment du temps, Sade a sept ans, il a l’âge de raison et il court dans les couloirs du château de Saumane en Provence. Jacques-François-Paul-Alphonse de Sade, son oncle, a la charge de son éducation. Dans cet endroit, où la nuit erre les mânes de la fameuse Laure, celle dite « aux mains blanches », celle de Pétrarque, celle morte sur les berges de la Sorgue, cet homme de culture et de libertinage offre à son neveu une éducation éclectique, hors normes, loin des conventions de l’époque.

Seize ans plus tard, l’enfant a grandi, il est maintenant marié. Ces parents ont opté pour une femme que leur fils n’aime pas ; sa famille est riche, ce mariage redorera leur blason !

Quant à Charles-Amédée, depuis cette époque, celle où Sade fut transformé en homme par son oncle, il a roulé sa bosse. De petites commandes en travaux officiels, des antichambres de la cour aux Salons littéraires du Siècle des Lumières, Charles-Amédée a construit son carnets d’adresses et ne manque pas de montrer ce qu’il sait faire. De bonne compagnie, ne perdant jamais l’occasion de raconter un récit amusant, voire même un peu piquant, il sait ce qui fait rire ses dames.

Au détour d’un de ces lieux de diffusion de la culture, il n’y a point à douter qu’il ait croisé notre cher Donatien, tout du moins un des membres de sa famille, car c’est à ce moment de la frise chronologique de la vie du Marquis qu’ait apparu le seul portrait en buste du Divin écrivain. Pour ce détail, nous lui en serons toujours reconnaissant.

Aujourd’hui, 30 mars, nous fêtons les Saints Amédée, nous nous devons de penser à cet illustre peintre qu’était Charles Amédée Philippe Van Loo.

Sources : Photo : Autoportrait – Charles Amédée Van Loo

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