Demandez et vous recevrez, frappez et l’on vous ouvrira, cherchez et vous trouverez

Pour éclairer l’article de la semaine passée qui — semble-t-il — n’a pas plu à tout le monde, je me permettrais d’émettre la remarque suivante : si dans l’état actuel des recherches, aucun document, aucun témoignage, aucune image, ne permet d’affirmer que Sade fut franc-maçon ; alors, en toute logique, cette absence de document dessert également l’avis de ceux croyant en un Sade sans tablier, ni compas. Nous savons, par contre, que son père fut initié en compagnie d’un certain Montesquieu ; faisant bien de ce cher Marquis un « Louveteau » potentiellement protégé par ses F…/

Sade est aujourd’hui à la mode, nous fêtions l’année dernière le bicentenaire de sa mort. Aujourd’hui, plus qu’hier, il « faut » avoir lu Sade : Justine, Juliette et surtout l’insupportable « Sodome »… non pas pour briller en société — un peu quand même — mais plutôt pour se faire une idée de cet écrivain maudit qui est le Phare de la liberté inconditionnelle, des mœurs contemporaines, du moi absolu, de l’individualisme exacerbé et divinisé ; on lira le « Divin Marquis » pour le replacer sur la carte céleste des Lumières de son siècle… pour éviter de viser à côté !

Tout le monde l’appelle « Le Marquis ». Comment s’appelle-t-il déjà ? DAF… les initiés de ce culte nouveau ne se réfèrent qu’à DAF ; c’est-à-dire à Donatien Alphonse François de Sade !

Ce n’est pourtant pas ainsi que le Marquis signe la plupart du temps. Il trace régulièrement, d’une belle main ferme, régulière, formée et sans la moindre rature, la trinité suivante : « Donatien Aldonse Louis ». Parfaitement… Aldonse… et non Alphonse ! Ce prénom de laquais, qui résulte d’une erreur de transcription faite lors de son baptême parisien, l’empoisonnera toute sa vie durant. Pour cet aristocrate de très ancienne lignée, il est infiniment plus distingué de se prénommer Aldonse ; prénom arboré par peu de plébéiens, surtout lorsqu’on est issu de l’une des plus hautes familles nobles de Provence : seigneur de Lacoste, de Saumane et de Mazan. Et puis Louis — comme il est de mise depuis des siècles à la Cour — est la cerise sur le gâteau. En pleine Terreur, dans l’ombre de la guillotine à laquelle il est promis, notre Aldonse refoulé se fera appeler « Louis Sade ».

Dès le départ, la contradiction et la confusion sont donc de règle… Elles ne feront qu’enfler au fil du temps !

Marquis de Sade - Demandez et vous recevrez, frappez et l’on vous ouvrira, cherchez et vous trouverez

Le Marquis de Sade vivra les derniers feux de l’Ancien Régime, son statut lui permettant d’assouvir à outrance ses fantasmes… fantasmes qui ne seront pour lui que des droits. Il mourra ensuite sous l’Empire, enfermé à Charenton, après une vie rocambolesque, remplie de drames, d’affaires, de fuites… de douces récréations ; une vie à la contrepèterie facile de chasseur baisé ; une vie voulue, revendiquée et assumée où il goûtera aux prisons de la Royauté, mais aussi à celles de la République.

Bref… je m’éloigne du sujet.

Ce que je veux montrer c’est que si nous connaissons beaucoup du personnage cela ne veut pas forcément dire que nous connaissons tout de lui. Un jour quelqu’un a dit que l’habit ne faisait pas le moine : Sade aimait écrire, sa plume le libérait ; pour autant a-t-il réalisé tout ce qu’il a écrit ? Je ne pense pas.

Durant très longtemps nous avons cru la Terre plate : pour beaucoup encore, l’assiette terrestre serait soutenue par quatre éléphants debout sur une tortue céleste marchant sur le dos d’un serpent cosmique. Tout cela à cause d’illuminés en robe (de Bavière ou d’ailleurs) croyant, pour certains, en un barbu mort sur une croix (notons au passage — et par chance pour nous — que ce dernier ne fut pas empalé ; car je vois d’ici nos chers enfants de choeur se signer en faisant des doigts à leur dieu). Ces personnes néfastes au développement de notre société ont voulu instaurer un règne à leur convenance…

Laissons donc de côté le biais instauré et essayons de prendre un angle nouveau quant à l’histoire du bonhomme sujet de cet article. Sade, franc-maçon ? Je ne le crois pas… mais permettons, le temps de quelques mots, de laisser rêver les gens ; moi le premier !

Un article construit en partie sur les propos de Jean Van Win, fervent défenseur d’un Sade sans tablier.

Détails sur l’ouvrage :
Broché: 250 pages
Editeur : Editions de la Hutte (17 février 2011)
ISBN-13: 978-2916123424

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Sources : Extrait de « Sade, Philosophe et pseudo franc-maçon » – Jean Van Win / Photo « Nonne » – Anonyme

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