Qui domine les autres est fort…

Ce n’est pas nouveau, ni un secret pour personne, nous assistons aujourd’hui a un changement radical de notre façon de côtoyer l’autre, en particulier vis-à-vis de celui ayant une confession différente de la notre. Nous avons peur des autres, de ce qu’ils pourraient nous apporter ; nous entretenons cette peur en écoutant des débats anxiogènes et inutiles pour finalement ne rien faire afin d’y remédier. Cet état de fait, plaît et va dans le sens de nos têtes pensantes : un mouton inquiet est un mouton qui cherchera à se cacher derrière son berger !

Sade le savait évidemment déjà à son époque, ce qui le poussera à écrire dans sa « Philosophie dans le Boudoir » — à mots à peine couverts — que plus le peuple sera clairsemé, plus il sera facile de le contrôler et plus grand sera le pouvoir des élites sur les masses… justifiant la réduction du superflu à grand coup de purges criminelles ou de meurtres récompensés. Pour illustrer ses propos, il nous mène dans un endroit quelque peu insolite, un endroit loin de chez lui, l’empire du milieu, pays des dragons, du kung-fu et de la soupe de nouille ; et de nous dire une fois là-bas que « l’empereur et les mandarins […] prennent de temps en temps des mesures pour faire révolter le peuple, afin d’obtenir de ces manœuvres le droit d’en faire un horrible carnage. »

Alors sabrons, tranchons, éradiquons. Tant qu’il s’agit d’œuvrer pour le bien de l’état, n’hésitons pas à brûler, torturer, tuer… et pour que tout soit complet : violons, possédons et retournons les femmes de nos voisins ; sous leurs yeux rendons grâce à leurs épouses et assassinons tout ce beau monde une fois la mission accomplie !

« Qui domine les autres est fort… » nous apprend Lao Tseu. De la même manière que le berger canalise ses moutons en les terrorisant avec son chien, un état fort sera un état qui terrorise sont peuple avec ses « chiens d’étrangers »… reste toutefois à définir qui jouera le rôle du méchant dans l’histoire !

Comme Sade ne veut pas « foutre la merde », il exhortera, un peu plus loin dans son texte, le peuple chinois à se révolter contre ces pratiques infâmes ; demandant « que ce peuple mou et efféminé s’affranchisse du joug de ses tyrans, les assommant à son tour avec beaucoup plus de raison, et le meurtre, toujours adopté, toujours nécessaire, n’aura fait que changer de victimes ; il était le bonheur des uns, il deviendra la félicité des autres. »

Alors sabrons, tranchons, éradiquons… et œuvrons pour notre propre jouissance, reprenons ce pour quoi Sade c’est battu : notre liberté de penser !

Marquis de Sade - Qui domine les autres est fort...

La nuit dernière à Paris, il était 23h48 ; à Beijing, par contre, il y avait huit heures de plus ; là-bas, les Chinois rentraient dans une nouvelle année : celle de la Chèvre. La personne née sous ce signe astrologique sera : timide, féminine, quelquefois efféminée, aimera se plaindre, qu’on parle d’elle, qu’on la guide, qu’on la conseille, sans renoncer pour autant à ses sempiternelles hésitations, à ses tergiversations, à ses lamentations… elle ne saura jamais quelle direction prendre et s’en remettra toujours aux autres ; il lui faudra un berger pour avancer !

Élégante, artiste et amoureuse de la nature, la chèvre pourrait être le plus charmant des signes si elle n’était pas aussi pessimiste, tracassée et tracassière. La chèvre n’est jamais contente de son sort… elle exaspère son entourage par ses caprices ; le berger n’hésitera pas à lui lancer son chien pour la recadrer !

Dans ces contrées lointaines à la traduction bancale — l’idéogramme chinois pour définir une chèvre étant quelque peu ambigu — une bête pourra être confondue avec une autre… qu’elle soit male ou femelle. La personne sera donc selon les régions soit ovin, soit caprin, bouc ou bélier, chèvre ou mouton… retombant ainsi sur notre histoire du début : celle du mouton se révoltant contre son berger !

三阳开泰
喜气洋洋
Bonne année à tous !

Sources : Site – signe-chinois.com / Photo – Anonyme

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