Les effets n’ont peut-être pas toujours besoin d’une cause

Très différent de ses héros […][Sade] connu des états de déchaînement et d’extase qui lui parurent de beaucoup de sens à l’égard des possibilités communes. Ces états dangereux auxquels le conduisaient des désirs insurmontables, il ne jugea pas qu’il pouvait ou devait les retrancher de la vie. Au lieu de les oublier, comme il est d’usage, en ses moments normaux, il osa les regarder bien en face et il se posa la question abyssale qu’ils posent en vérité à tous les hommes.

D’autres avant lui avaient eu les mêmes égarements, mais entre le déchaînement des passions et la conscience subsistait l’opposition fondamentale. Jamais l’esprit humain ne cessa de répondre parfois à l’exigence qui mène au sadisme. Mais cela se passait furtivement, dans la nuit qui résulte de l’incompatibilité entre la violence qui est aveugle, et la lucidité de la conscience. De son côté, la conscience, dans sa condamnation angoissée, niait et ignorait le sens de la frénésie.

Le premier, Sade, dans la solitude de la prison donna l’expression raisonnée à ces mouvements incontrôlables, sur la négation desquels la conscience a fondé l’édifice social et l’image de l’homme. […]

Sade se fonde sur une expérience commune : la sensualité – qui libère des contraintes ordinaires – est éveillée, non pas seulement par la présence, mais par une modification de l’objet possible. En d’autres termes, une impulsion érotique étant un déchaînement (par rapport aux conduites du travail, et, généralement, à la bienséance) est déclenchée par le déchaînement concordant de son objet.

Georges Bataille à propos de Sade, extrait de « La Littérature et Le Mal »

Marquis de Sade - Les effets n'ont peut-être pas toujours besoin d'une cause

À travers cet essai, Georges Bataille, se fondant sur la thèse selon laquelle le Mal et la littérature sont fondamentalement inséparables, étudie huit auteurs célèbres considèrant que leurs récits sont empreints du Mal ; cherchant ainsi à démontrer que la littérature, qui a pour rôle d’ébranler le lecteur et d’illustrer la prédisposition de l’homme pour le Mal, ne saurait atteindre son but si les écrivains s’éloignaient du Mal.

Détails sur le produit :

Œuvre : La Littérature et Le Mal
Auteur : Georges Bataille
Nombre de pages : 224 pages
ISDN : 978-2-07-032607-5
Date de parution : 1990
Éditeur : Gallimard

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Sources : Photo – Famous Philosophers

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