L’incohérence du souvenir exige de vagues précisions

Commandée et payée d’avance en 1763 par le Marquis de Sade à Jean-François Œben, ébeniste du roi Louis XV, cette charmante petite table était destinée à Renée-Pélagie de Montreuil, en cadeau de mariage.

Marquis de Sade - L'incohérence du souvenir exige de vagues précisions

La lettre de commande comporte un petit croquis de la main du marquis, ainsi que des notes précises sur ses désirs : à savoir la stèle inclinée, le sang coulant du faire-part de mariage en émail, les deux bras de bronze serrés par une cordelette, etc… Œben étant mort l’année même de la commande, elle fut achevée par Riesener et ne fut livrée à Sade qu’en 1772, lorsqu’il était détenu au fort de Miolans.

On croit savoir qu’à la mort de la Marquise, en 1810, la table se trouvait sur l’inventaire du château d’Échauffour, puis on perd sa trace. Elle réapparaît en 1984 chez Jean Coquin, dans sa belle maison de Milly-la-Forêt. Il dit la tenir de son arrière-grand-mère.

Marquis de Sade - L'incohérence du souvenir exige de vagues précisions

Le texte dit : « Madame de Launay, et Monsieur le Président et Madame la Présidente de Montreuil, sont venus pour avoir l’honneur de vous voir, et vous faire part du mariage de Mademoiselle de Montreuil, leur petite-fille et fille, avec Monsieur le Marquis de Sade. »

Il est intéressant de noter la judicieuse typographie du faire-part. En effet, il faut attendre la dernière ligne pour apprendre à quel marquis cette honorable famille est fière de marier sa fille.

Détail de l’ouvrage :

Merisier, palissandre, émail et bronze.
H.106, L.122, P.68 cm (1984).
Collection Jean Coquin. Milly-la-Forêt.

Sources : Jean-Louis Faure – Sculpteur

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