Sade au Théâtre – n° V – D.A.F. Marquis de Sade

Mercredi, nous sommes allés au théâtre. Pas n’importe quel théâtre, non, nous sommes allé au « Ciné 13 » !

Située à deux pas du « Moulin de la Galette » — seul moulin à vent encore en état de marche de la butte Montmartre — le « Ciné 13 » a entièrement été décoré, façon années 1920, à l’occasion du tournage du film « Édith & Marcel » de Claude Lelouch, propriétaire de la salle. Cinéma de quartier où le réalisateur diffusait ses films en avant-première, il s’est progressivement transformé en théâtre à part entière ; l’aura « Lelouch » étant toujours là, puisque c’est sa fille qui en prend la direction en 2003.

À l’entrée, bien au chaud derrière la vitre de son guichet, un petit bout de femme nous tend nos places en lançant, d’un clin d’œil souriant et complice, « bonne pièce ! »… Salomé Lelouch, sortez de votre cachette, nous vous avons reconnu ! S’en suit une longue descente d’escalier, pour atteindre deux niveaux plus bas l’entrée de la salle… Nous rentrons… « Chhhh, veuillez sortir ! »… Il est sûrement encore un peu tôt, on nous intime d’attendre dehors, une ouvreuse nous accueillera quand la salle sera prête.

Marquis de Sade — Sade au Théâtre - n° V - D.A.F. Marquis de Sade

Ça y est, nous y sommes… Au premier rang… « Vautré comme des Princes » dans les larges canapés rouges de la salle ; ceux-ci ayant remplacés les gros fauteuils club de l’époque.

Sur scène, Pierre-Alain Leleu, transpirant Sade, expose avec éloquence ses idées à la douce Dany Verissimo, son fantasme, aussi bien dans la théorie que dans la pratique… « Viens […] lui dit-il, quand on a gobé le poisson, il faut y mettre la sauce ; elle est blanche, viens la recevoir ! » De beaux discours, de l’éréthisme, du sexe… de la solitude… tout y est. Nicolas Briançon nous montre un Sade tournant en rond sur un plateau à la fois, froid comme sa prison et chaud comme ses passions… En trois mots : « F##tre Dieu, bravo ! »

Dépêchez-vous, il ne reste plus beaucoup de jour. Venez assister aux ébats, autant qu’aux débats, d’un Sade inquiétant, drôle et émouvant. « D.A.F. Marquis de Sade » de Nicolas Briançon, étonne par son incroyable et étrange modernité. Venez, n’ayez pas peur, Pierre-Alain Leleu ne vous possédera pas… Quoique !…

Sources : « D.A.F. Marquis de Sade » – Site de la pièce

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