Des grincements métalliques, des couloirs obscurs suintants d’humidité, un pont-levis, des douves, un escalier sans fin : l’idée du donjon anime une myriade d’images et de sensations. Il y a 500 ans, celui du Château de Vincennes était aménagé en prison d’État : Voltaire, Diderot, Mirabeau… le Marquis de Sade, ont fréquenté ses geôles.

Aujourd’hui, la forteresse dévoile son passé carcéral par le biais d’une exposition. Les visiteurs sont ainsi invités à confronter leur appréhension du lieu avec les prisons imaginaires de l’architecte italien Piranèse et les planches de bande dessinée de l’auteur belge François Schuiten ; l’un ayant bien évidemment inspiré l’autre. Une belle mise en abyme !

Cette impressionnante forteresse comprenant un donjon haut de plus de cinquante mètres et une vaste enceinte construite par Charles V au XIVème siècle occupera ses fonctions carcérales à partir du XVIème siècle. Au-delà du volet historique, le donjon porte en son sein une part romanesque, largement exploitée dans la peinture, dans la littérature comme au cinéma. Lieu du secret, de l’enfermement, du mystère, de l’inaccessible, voire des ténèbres !

Le don récent de douze gravures de Piranèse intitulées « Prisons imaginaires » au château de Vincennes, a été l’occasion pour le Centre des monuments nationaux de donner carte blanche à l’artiste François Schuiten. Un rêve ? Non, une réalité orchestrée par l’auteur belge ; un hommage à Piranèse, pour le château de Vincennes !

Cela dit, dépêchez-vous, car l’exposition s’arrête le 10 novembre qui arrive !

Sources : Centre des Monuments Nationaux

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