Détaché, mais pas indifférent !

Né aux États-Unis, le 27 août 1890, Man Ray arrivera à Paris en 1921. Durant les années qui suivront, il participera activement à la naissance du surréalisme.

Proche de Marie-Laure de Noailles, descendante du Marquis de Sade, et de Nusch Eluard, femme de Paul, Man Ray sera rapidement attiré et fasciné par le célèbre Marquis. Son étude du personnage le mènera inévitablement à vouloir mettre un visage sur son fantasme. Ainsi, et uniquement pour cette raison, « Portrait imaginaire du Marquis de Sade » est sans doute l’œuvre la plus chargée de symbolique qu’ait pu faire Man Ray. Au bas du tableau, la dernière volonté de Sade : celle de vouloir disparaître de la mémoire des Hommes. Au-dessus, un Sade obèse regardant la Bastille en flamme : symbole de la victoire de l’esprit subversif. Man Ray peut être fier, car il signe ici une œuvre magistrale qui marquera les esprits : c’est d’ailleurs ce portrait que les gens ressortent quand on leur demande quelle tête a le Marquis de Sade, Van Loo pouvant évidemment aller se coucher !

Pour la saint Guy qui vient, si vous ne savez pas quoi faire et que vous avez quelques Euros d’avance, allez donc vous promener à Drouot où sera mis aux enchères le lot n° 23bis. Sous ce nom barbare, se cache en fait une lithographie en couleurs — signée et datée de 1975 — du « Portrait imaginaire du Marquis de Sade » que Man Ray réalisa en 1938. Cerise sur le gâteau, il s’agit en plus d’une épreuve d’artiste dédicacée « For Maria »… Nusch ou Marie-Laure ?… Ni l’une ni l’autre ?… Allez savoir !

D’un format proche du A4, « Portrait imaginaire du Marquis de Sade » est estimé entre 300 et 400 € et sera mis aux enchères le 12 juin prochain. Si vous ne pouvez pas vous déplacer, Drouot propose un service d’enchères en direct à l’adresse suivante : www.drouotlive.com.

Sources : Le Lot n°23bis – Drouot / « Portrait imaginaire du Marquis de Sade » – Man Ray

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