Tous les hommes sont fous

L’histoire qui suit est celle d’un petit portugais nommé Joao Cuidad. À huit ans, celui-ci quittera le cocon familial au côté d’un clerc douteux pour aller en Espagne. Pendant plus de dix ans, il sera berger et apprécier de tous. Suivra ensuite l’expérience militaire avec la guerre contre le royaume de Navarre et contre les Turcs plus tard ; il en reviendra prostré et choisira de retourner au Portugal. Là-bas, il sera « touché par Dieu » qui lui demandera de le suivre pour consacrer sa vie aux pauvres et aux malades. Cherchant le seigneur, il prendra alors le chemin et s’arrêtera à Grenade où il sera vendeur de livres religieux. Il a 43 ans quand saint Jean d’Avila le convertira d’un de ses sermons. Il en sera si exalté qu’on l’enfermera chez les fous… il est vrai que courir nu dans les rues en déchirant des livres n’est pas ce que l’on peut appeler un comportement sain !… De cet internement, il sortira apaisé, en harmonie avec lui-même ; tout ce qu’il découvrira là-bas le fera devenir bon et miséricordieux pour les nécessiteux. Collectant pour eux, il finira par ouvrir un hôpital à Grenade, puis créera un Ordre de religieux : l’Ordre de la Charité.

Cette histoire, c’est celle de celui que les gens appellent « Saint Jean de Dieu » et qui mourut en 1550 à l’âge de 55 ans en odeur de sainteté !

Marquis de Sade — Tous les hommes sont fous

Une autre histoire est celle de l’hôpital Esquirol, situé à Saint-Maurice dans le Val-de-Marne. Cet hôpital, nommé ainsi en souvenir de son médecin le plus illustre, est aujourd’hui un établissement multipôle. Fondé en 1641 grâce à une généreuse donation, il avait pour unique but que donner des soins aux personnes dans le besoin. Tenu dès le début par « l’Ordre des frères de Saint Jean de Dieu », il aura pour vocation d’accueillir les malades mentaux et prendra au cours de son histoire plusieurs dénominations : « Hôpital de la Charité », « Hôpital Notre Dame de la Paix », « Maison Royale de Charenton » ou encore « Établissement national de bienfaisance de Saint-Maurice ».. « Charenton » étant le diminutif ayant le plus marqué les esprits !

Aujourd’hui, c’est la saint Jean de Dieu… Mes amis prions… Oui, prions… Prions et rendons hommage à Joao Cuidad, sans qui le Marquis de Sade n’aurait jamais pu connaître les bienfaits du Charenton de Coulmier, un asile au traitement humain, sans règlement intérieur et sans registre des malades… Gilet de force, douche et bain-surprise sont au programme pour calmer les « agités ». Une maison de fous où les patients jouèrent, devant le Tout-Paris, des pièces « thérapeutiques » écrites et dirigées par le Marquis qui y sera hospitalisé jusqu’à sa mort le 02 décembre 1814.

Sources : Site internet de l’hôpital Esquirol / Photo : Saint Jean de Dieu – Inconnu

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