L’Oublié d’Anésidora !

D’après une légende, Anésidora serait la première femme. Créée de toutes pièces par les Dieux, elle aurait était donnée aux Hommes pour les punir de leurs avoir volé le feu. Véritable piège divin, cette créature avait tout pour elle, beauté, habileté manuelle, talent musical, art de persuasion, facilité de mensonge, jalouse et surtout curieuse. Elle fut, ainsi, offerte à eux. Ils l’acceptèrent de bon coeur ne comprenant toutefois pas pourquoi les Dieux leur donnaient un tel présent.

Pourtant au plus profond de ses malles, Anésidora avait encore un dernier présent, une chose qu’on lui avait dit de ne pas chercher, ni ouvrir. Du temps passa avant que cela ne se passe, qu’elle trouve cette chose. Mais, une fois installée et un mari trouvé, elle finit par céder à la curiosité, fouiller ses malles, et trouver le fameux cadeau caché. Il s’agissait d’une sorte de jarre scellée. Cette jarre, nous savons qu’elle l’ouvrit, car depuis plus rien n’est comme avant !

Les textes anciens, nous apprirent que le couvercle ouvert, son contenu ne perdu pas de temps pour sortir de cette sombre prison. Depuis ce jour, et pour toujours, l’humanité connaîtra la Vieillesse, la Maladie, la Guerre, la Famine, la Misère, la Folie, le Vice, la Tromperie, la Passion… Anésidora avait libéré les maux sur l’Homme. Le couvercle ne resta pas longtemps ouvert, mais il était tors tard, le piège avait fonctionné, les Hommes étaient punis et les Dieux sûrement contents.

Marquis de Sade — L'Oublié d'Anésidora !

Mais quel rapport peut avoir Sade avec Anésidora « celle qui fait sortir les présents des profondeurs » ?

Sade celui que veut oublier l’Histoire, celui qui fait pleurer les Livres, Sade le nauséeux celui qui sait écrire, mais que personne ne sait lire. Trop longtemps séquestré, une fois libéré, le monstre ne put être contrôlé. Sade a de ça commun avec l’histoire d’Anésidora. De même que ses livres cachés, brûlés ou mis à l’Index, ne cesseront de faire suinter leurs venins. Nous savons donc que, même emprisonné, Sade dérangera par la description qu’il fait des travers du genre humain, mais aussi par le côté vérité crue des sujets traités. À partir de là, revenons en arrière, refermons la jarre d’Anésidora en laissant Sade coincé dedans avec la crainte irraisonnée, seul mal à être resté dans la jarre. De cette fermeture opportune, cessons de vivre dans cette crainte perpétuelle de voir quelqu’un lire ou parler de Sade, ouvrons les yeux et apprenons à ne plus souffrir de son enseignement. Sade au fond de cette prison, l’Homme ne souffrira que des maux, et non plus de l’attente de ceux-ci, qui est probablement le pire de tous. Nous pourrons alors dire ou se féliciter d’avoir délivré les Hommes de l’obsession de voir Sade sombrer dans l’oubli.

Sade disait : « Je ne m’adresse qu’à des gens capables de m’entendre, et ceux-là me liront sans danger. »

Disons, pour finir, que cette obsession à vouloir oublier Sade est à rapprocher de la volonté de connaître l’heure de sa mort. Et l’abattement qui s’ensuivrait, par manque d’espérance, serait la psychose de se voir sombrer dans la démence des propos de Sade. Oublions donc cette volonté idiote et apprenons à méditer sur la philosophie de Sade !

Sources : Jules Joseph Lefebvre – « Pandora » / Wikipédia

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