La mode de nos ancêtres

Il y a quelques jours, je suis tombé sur un curieux petit ouvrage et je voulais vous le montrer. Il s’agit d’un petit livre édité chez Albin Michel en 1903 que l’on pouvait acquérir, à sa publication, pour la modeste somme de 25 francs.

« La mode par l’image du XII° au XVIII° Siècle » — c’est le nom de l’ouvrage — nous montre les toilettes que portaient les people d’autrefois, dames souvent très connues à leur époque et qui le sont encore aujourd’hui. Dans cet ouvrage, vous trouverez, en plus d’une belle image, la description de leurs vêtements et une brève biographie de la personne.

Ce qui nous intéresse dans ce catalogue, c’est la présence d’une dame célèbre dont je vous parlais récemment. Célèbre muse de Pétrarque, Laure de Noves, parmi les reines et autre sorcière que nous montre le livre, a ici bonne place puisque nous la retrouvons sur quatre pages alors que toutes les autres ne paradent que sur deux… Qui a dit que les Sade ne savaient pas s’habiller ? Issue d’une famille ayant fait fortune dans le chanvre, il me semble normal qu’elle ait quatre pages pour elle… Non ?

Marquis de Sade - La vie de nos ancêtres

Pour mieux apprécier le dessin, mais aussi pour une lecture plus facile de la description précédant chaque portrait, je vous ai retranscrit en jaune ce que raconte l’auteur de ce surprenant ouvrage.

Laure de Noves, dame de Sades, dite la Belle Laure, naquit près d'Avignon, le 4 juin 1314. Elle porte une robe parsemée de violettes, et un collier de perles et de grenats, qui font ressortir sa taille svelte et ses traits fins et réguliers.

On donnait aux coiffures rondes comme celle de Laure, et enveloppant bien la tête, le nom de coquilles ou cales. Cale est diminutif d'écale, enveloppe de certains fruits. Elle porte les chaussures à la poulaine.

François Ier, passant à Avignon, ordonna que l'on ornât de sculptures le tombeau de Laure ; mais cet ordre ne fut pas exécuté. L'église des Cordeliers où se trouvait le tombeau fut détruite pendant la Révolution de 1789.

Marquis de Sade - La vie de nos ancêtres

Voici un autre portrait de Laure de Noves, dite la « Belle Laure ». Ses sourcils noirs et ses cheveux de couleur d'or avaient frappé le poète Pétrarque qui la vit pour la première fois quand elle avait dix-neuf ans. À cette époque, il fallait aux poètes comme aux chevaliers une dame en titre pour laquelle ils étaient toujours prêts à rompre une lance ou à faire des vers. Pétrarque fit à la louange de Laure trois cent dix-huit sonnets et quatre-vingt-huit odes ou chansons.

Flattée des sentiments qu'elle inspirait, Laure n'en fut que plus attentive à dissimuler qu'elle les partageait. Son habitude fut de ne sortir que voilé. Cependant Pétrarque se rendait à toutes les fêtes où il espérait la rencontrer et la moindre entrevue était célébrée par un sonnet.

Le riche costume de Laure ne doit pas étonner : il y avait de son temps une cour à Avignon.

Sources : L’article sur le blog de Lucile / Photos – Anonyme

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