Dieu est ma promesse !

Aujourd’hui 7 janvier nous ferons une petite entorse au rituel hebdomadaire des publications, vous ne m’en voudrez pas. Aujourd’hui 7 janvier, dis-je, est un jour Saint ; non par le fait que ce soit la Saint Raymond, ni même qu’il s’agisse du lendemain de l’Épiphanie, c’est un jour Saint car Thurzó a eu ce qu’il voulait… Dieu a tenu sa promesse !

Thurzó est Palatin, il représente le roi, il est le juge suprême, l’administrateur de la cour de la Hongrie royale. Cette Hongrie natale qui n’aura de paix que si Thurzó exécute la mission qu’on lui a donnée. La tache sera rude, violente, sanglante… mais Thurzó le sait, c’est inscrit dans la bible : « Le soleil se changera en ténèbres et la lune sera en sang ».

Retour en arrière : nous sommes en 1610, environ trois mois avant le jour du procès, ce jour-là il fait sombre, le temps ne laisse entrevoir qu’un château au loin ; il s’agit du château de Čachtice, celui de la cousine de Thurzó, là où il se rend. La visite n’est pas de courtoisie puisqu’il doit l’arrêter sur ordre de son roi.

La calèche s’arrête quelques mètres après l’arche d’entrée de la bâtisse, les hommes de Thurzó sont déjà là et annoncent avoir trouvé le corps d’une fille morte, celui d’une mourante, d’une autre femme blessée et de nombreuses autres enfermées… Arrêter une aristocrate n’est déjà pas simple, si en plus elle laisse les traces de ses actes… que va dire le peuple, sa famille ? Cela va être dur de ne pas faire de vagues !

Mettre aux fers sa cousine, ne fut pas sans rappeler le passé. Il fut un temps, où il ne put résister à la grande beauté de sa cousine… Thurzó – encore une fois – le savait, la graine plantée, la récolte serait dure ; mais le calice fût ouvert et la fleur consommée !

Marquis de Sade - Dieu est ma promesse !

Oubliant le passé, un procès se tient le 7 janvier 1611. Un échafaud public est érigé près du château pour montrer que justice a été rendue. Les complices de sa cousine sont tous reconnus coupables d’entretenir des relations sataniques et exécutés : Dorkó et Ilona ont les doigts arrachés avant d’être jetées au feu ; Ficzkó, dont la culpabilité est jugée moindre en raison de son jeune âge, est décapité avant d’être jeté aux flammes ; et Katalin Benická est condamnée à la prison à vie pour avoir agi sous la contrainte et l’intimidation des autres.

Quant à Erzsébet, comtesse Bathory et propriétaire du château, malgré les 650 victimes dénombrées, elle échappera à l’exécution. Elle sera en revanche assignée à résidence ; elle ne remerciera jamais assez son cousin Thurzó de lui avoir évité la mort… une mort qui finira par arriver, quatre ans plus tard, en 1614 (il y a plus de 400 ans).

Durant ses orgies criminelles, il est dit que la comtesse courrait après sa jeunesse en jouant à des jeux sadiques, trouvant un maximum de plaisir dans la débauche et le meurtre, où ses victimes ne revoyaient le jour qu’exsangues et enterrées à la hâte dans la campagne matinale environnante… notre cher Marquis semble bien pâle comparé au carnet de bal de la Dame !

Marquis de Sade - Dieu est ma promesse !

Contrairement aux barbares de l’Antiquité, les actes sanguinaires de la comtesse Bathory ont une portée et une intention déicides qui la rapprochent de l’Ogre des Lumières. Elizabeth Bathory fut ainsi la première inspiratrice du mythe du vampire moderne, savant mélange de sexualité et de barbarie… plus encore : la recherche de l’éternité à travers la luxure en s’abandonnant au péché de la chair — au détriment de ses partenaires – n’est pas sans rappeler les idées du Marquis de Sade.

La comtesse Bathory, comme Sade, recherche l’éternel plaisir là où justement Dieu l’interdit : dans la chair, dans le plaisir éphémère. Cette recherche obsède la comtesse Bathory qui n’hésitera pas à prendre des bains remplis du sang de ses victimes, persuadée qu’il aura l’effet d’une cure de jouvence.

« Celui qui mange ma chair et boit mon sang aura la vie éternelle » a dit un homme de Lumière, la comtesse semble l’avoir pris au pied de la lettre… même l’étymologie de son prénom lui indique de suivre les paroles du Verbe : « Dieu est promesse ». En ces temps sombres où l’Église est reine et les savants envoyés au bûcher, on comprend mieux les préceptes d’une femme voulant rompre avec son époque !

Sade aurait-il entendu parler de la « Comtesse Rouge » ?

Détails sur le produit en rapport avec la peinture :
Nom : Requiem Chevalier Vampire.
Volumes : 11.
Editeur : Nickel Productions.
Date de publication : En cours.

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Sources : Site Dark Stories / Site Les Trésors de Lys / Peinture de la « Comtesse Bathory » tirée de la BD « Requiem Chevalier Vampire » / Photo – Joshua Hoffine

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